- costière
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• 1869; a. fr. costiere « côté » v. 1200; de coste → côté♦ Techn. Vide pratiqué dans le plancher d'une scène de théâtre pour le passage et la disposition des décors.I.⇒CÔTIÈRE1, COSTIÈRE1, subst. fém.[Correspond à côte1 II A] CONSTR. Encadrement de pierre en saillie, autour d'un four ou d'une cheminée.— P. ext., THÉÂTRE. Rainure ou trappe pratiquée dans le plancher d'une scène de théâtre, pour y faire passer les décors. La pente assez rapide de la scène l'avait surpris, et son inquiétude venait beaucoup de ce plancher qu'il sentait mobile sous ses pieds; par les costières ouvertes, on apercevait les gaz brûlant dans les dessous (ZOLA, Nana, 1880, p. 1206).Prononc. et Orth. :[
]; [
]. Cf. côte1. Var. costière ds de nombreux dict. dont Ac. 1932 (théâtre); cf. BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., ROB. (théâtre) et QUILLET 1965. Cf. aussi ex. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. costiere « côté » (Partonopeus de Blois, 10305 ds T.-L.) — 1611, COTGR., d'où les acceptions techn. : 1. 1313 costere « poutre placée en côté » (Trav. aux Chât. des Ctes d'Artois, A.N. KK 393, f° 50 ds GDF. Compl.) — 1426 ibid.; 2. 1757 costiere « encadrement de pierre dans un fourneau » (Encyclop. t. 7, s.v. forge, p. 150a); 3. 1869 théâtre costiere (Lar. 19e). Dér. de l'a. fr. coste « côte », v. côte1; suff. -ière; la forme costiere du sens 3 est difficilement explicable : infl. occitane? Fréq. abs. littér. Costière : 2.
II.⇒CÔTIÈRE2, COSTIÈRE2, subst. fém.[Correspond à côte2]A.— AGRIC. et HORTIC.1. ,,Replat faiblement incliné et qui peut être labouré à la charrue`` (FÉN. 1970).2. Planche de jardinage à bonne exposition, où l'on cultive les primeurs (cf. CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 128).B.— GÉOMORPHOLOGIE. ,,Nappe de graviers ou de cailloux de quartz étalés sur certains plateaux ou collines du Languedoc`` (FÉN. 1970).— P. ell. et méton. Costières du Gard. Vin récolté sur ces terrains.Prononc. et Orth. :[]; [
]. Ac. 1718 écrit encore costière; Ac. 1740-1932 donne la graphie moderne. La var. anc. subsiste dans des domaines archaïsants comme celui de la vitic. cf. Lar. 19e-Lar. encyclop. et supra B. La plupart des dict. dont Ac. signalent : ,,on dit plus ordinairement ados``. Cf. côte1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 subst. plur. costeres « les côtes de la mer » (B. DE STE MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1285); 2. 2e moitié XIIIe s. costiere « pente, versant d'une montagne » (Menestrel de Reims, 284 ds T.-L.); après 1274-75 (ADENET LE ROI, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 5184) spéc. a) 1690 (FUR. : Costières est un nom que les Jardiniers donnent aux planches qui sont le long des murailles); b) 1754 costiere [avec prononc. du s] « penchant des montagnes qui se font face aux Antilles » (Encyclop. t. 4). Dér. de l'a. fr. coste, côte2; suff. -iere; la prononc. du -s- (2 b) est due à l'infl. soit du prov. coustiero « côteau, penchant » (MISTRAL), soit de la graphie du mot.
1. costière [kɔstjɛʀ] n. f.ÉTYM. Répandu XXe; empr. languedocien, cf. provençal coustiero; costiere « côté », « côte, rivage » et « versant d'une montagne », XIIe; de coste « côte »; conservé dans ce sens dans les dialectes d'oc.❖♦ Géogr. et régional. Nappe de graviers, de cailloux en pente, dans certains plateaux du Languedoc. — Cette pente, plantée de vignes. || Vin des costières du Gard. ⇒ 2. Côte, coteau.❖HOM. 2. Costière.————————2. costière [kɔstjɛʀ] n. f.ÉTYM. 1313, costere « poutre d'appui »; même orig. que 1. costière.❖♦ Technique.1 (1757, « encadrement de pierre d'un four »). Encadrement de pierre en saillie d'une cheminée.2 (1869). Vide, trappe dans le plancher de la scène (sur le côté), servant à faire passer les décors.0 La pente assez rapide de la scène l'avait surpris (…) Par les costières ouvertes, on apercevait les gaz brûlant dans les dessous.Zola, Nana, in Romans, Pl., t. II, p. 1206.3 ⇒ Côtière.❖HOM. 1. Costière. — (De côtière) fém. de côtier, côtière.
Encyclopédie Universelle. 2012.